Vittorio Arrighon
ויטוריום אריגוני

Vittorio Arriagoni, activiste fidèle au Mouvement de Solidarité internationale avec le people palestinien, a été assassiné à Gaza aujourd’hui par un groupe salafiste. Giuliano Mer-Khamis, fondateur du Théâtre de la Liberté à Jénine et important activiste contre l’occupation a été assassiné à Jénine la semaine dernière. Ses assassins ne se sont pas démasqués mais les affiches, distribuées précédemment, mettaient en garde ceux qui viendraient à Jénine avec les mœurs de Tel Aviv et menaçaient que les balles pourraient suivre les paroles.

Qui que soit le meurtrier de Vittorio, il ne combat pas la fin de l’occupation. Qui que soit celui qui veut « nettoyer « Gaza des volontaires vise à faire disparaître la solidarité, l’humanité et laisse la population palestinienne encore plus exposée, plus vulnérable face aux attaques et aux bombes des forces occupantes.

Nous ne devrions pas oublier la collaboration cachée – et parfois avouée -- des zélotes droitistes palestiniens avec les gouvernances dictatoriales dans notre région et avec le régime de l’occupant. En janvier 1980, des années avant la création de Hamas, la « Jeunesse de la lutte islamique » à Gaza a attaqué les activistes communistes, mis le feu à la librairie du Croissant rouge palestinien – bastion de la culture de gauche à Gaza, créée par cette organisation importante qui fournissait les médicaments essentiels et les services sociaux. La librairie était située à une petite marche à pied du bâtiment du gouverneur de l’armée israélienne. Les auteurs avouaient ouvertement qu’ils avaient mis le feu au bâtiment du Croissant rouge parce qu’il « y avait des livres communistes ayant l’intention de corrompre notre jeunesse ». Derrière ces actes il n’y avait personne d’autre que Sheikh Ahmad Yassin, devenu plus tard un grand ennemi d’Israël, mais vers la fin des années 70 – le protégé de l’armée israélienne, ce qui lui a permis de fonder l’association Al-Mujamma’ al-Islami, le noyau fondateur de l’islamisme radical, avec l’intention de mener la bataille de l’occupant contre la gauche palestinienne. Pourtant, le soutien du gouvernement militaire et de l’administration civile n’ont pas suffi : il était connu à cette époque que les groupes associés au Frères musulmans étaient généreusement soutenus par les sources en Jordanie et en Arabie Saoudite.

Non, nous n’en savons pas assez aujourd’hui pour dire qu’est-ce qui lie la droite palestinienne – qui se revêt les habits religieux pour combattre les activistes de gauche, les femmes qui luttent pour leurs droits, contre l’ouverture sociale et culturelle – aux régimes dictatoriaux au Moyen Orient et au régime israélien de l’occupation-et-dépossession. Le temps le dira peut-être. Mais nous en savons assez pour comprendre que notre place se trouve aux côtés des camarades et amis, femmes et hommes qui luttent contre l’occupation et pour une société palestinienne démocratique.


Traduction: Duša Zgonec